Couverture du journal du 29/08/2025 Le nouveau magazine

Un désastre environnemental ?

Le bilan écologique du numérique est désastreux, préviennent aussi des experts auditionnés par le Sénat. Pour eux, la seule voie de sortie passe par une sobriété accrue des pratiques.

Le bilan est très négatif, voire désastreux et la voie de sortie, étroite. Telle est la conclusion d’experts, au sujet de « l’empreinte environnementale du numérique et ses perspectives d’évolution ». Le 29 janvier, dans le cadre de sa mission d’information sur l’empreinte carbone du numérique, la commission de l’Aménagement du territoire et du Développement durable du Sénat recueillait l’avis de deux think tanks spécialisés, avec Hugues Ferreboeuf, directeur du projet « sobriété » au Shift Project et Frédéric Bordage, fondateur et animateur de GreenIT.fr. 

Les deux experts se rejoignent sur un constat très sombre de l’empreinte écologique actuelle et à venir du numérique. « L’empreinte mondiale du numérique est celle d’un pays trois fois comme la France. Après le continent de plastique, voici le continent numérique », commente Frédéric Bordage. « La consommation d’énergie liée au numérique augmente à un rythme de 9 % par an. Au même rythme, d’ici 2025, elle aura été multipliée par trois », complète Hugues Ferreboeuf. L’expert met en garde : cette évolution est en contradiction avec l’objectif d’un réchauffement climatique inférieur à + 2 degrés d’ici 2100, prévu par l’Accord de Paris sur le climat, né de la Cop 21. Le constat est le même, concernant les émissions mondiales de gaz à effet de serre : le numérique en représente 4 %, soit moitié plus que le trafic aérien. Toujours dans la perspective de l’Accord de Paris, ces émissions devraient baisser de 5 % chaque année. Las, sur ce plan aussi « la tendance observée dans le numérique est in…