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Logement étudiant : Bordeaux sous tension

Alors que le logement est une préoccupation majeure des étudiants, une enquête récente fournit quelques chiffres sur la situation actuelle à Bordeaux, ville connue pour la tension de son immobilier.

Les effets du boom démographique de l’an 2000 se font sentir au sein de la population étudiante dont le nombre devrait encore croître cette année après une hausse de près de 2 % déjà à la rentrée dernière. La question du
logement étudiant s’avère une préoccupation majeure à l’approche de l’été pour cette population. Les 92 000 étudiants bordelais n’y font pas exception. Selon l’Observatoire national de la vie étudiante 2016, 44 % des étudiants se logent dans le parc privé en France. Le marché bordelais pour les bailleurs privés peut donc être estimé à environ 40 000 étudiants. Mais d’où viennent ceux-ci ? Les demandes analysées indiquent qu’une majorité d’étudiants fréquentant l’université de Bordeaux ne change pas de région : 51 % sont originaires de Nouvelle-Aquitaine. Les régions d’origine
suivantes sont l’Occitanie (12 %) l’Auvergne-
Rhône-Alpes (11 %), l’Île-de-France (7,6 %) et le
Grand-Est (7 %).

PRIORITÉ AU STUDIO

Le site Internet LocService.fr, spécialiste de la location et de la colocation entre particuliers, a récemment enquêté et mené une analyse sur plus de 2 000 demandes de location d’étudiants en recherche à Bordeaux. Son étude propose une photographie du marché du logement étudiant bordelais en 2019. Sur les 2 246 demandes de locataires étudiants analysées, 55 % s’orientent en priorité vers un studio ou un appartement T1 (une pièce). Les étudiants bordelais choisissent ensuite la colocation, plébiscitée par 25 % d’entre eux, ou l’appartement avec une chambre (T2) pour 17 %. La chambre étudiante, indépendante ou chez l’habitant n’a plus la cote, puisque recherchée seulement par 3 % des locataires. 34 % des étudiants sont intéressés par une location meublée. 

Le budget moyen d’un étudiant à Bordeaux s’établit à 615 €, soit près de 10 % au-dessus de la moyenne en Province, mais bien en-dessous de la moyenne du budget d’un étudiant parisien qui s’élève à 865 €. Il revient en général légèrement plus cher de se loger à Bordeaux que dans les communes voisines du campus de Pessac et de Talence, cette dernière s’avérant de peu meilleur marché. Le loyer moyen charges comprises d’un logement étudiant T2 est respectivement de 743 € à Bordeaux, 645 € à Pessac et 616 € à Talence. Le coût moyen pour un studio, type de bien le plus recherché par les étudiants, est de 542 € à Bordeaux, 525 € à Pessac et 522 € à Talence. Il est intéressant de comparer ces derniers prix aux loyers pratiqués pour les studios dans les principales villes universitaires de la région Nouvelle-Aquitaine. L’agglomération bordelaise est, sans surprise, la plus chère, dépassant même sa « concurrente » et « rivale » Toulouse dont la moyenne se situe à 472 €. Dans la région, elle est suivie par La Rochelle avec 473 €, tandis que les moins chères sont, par ordre décroissant, Pau (359 €), Limoges (344 €) et Poitiers (342 €). Une explication est la forte tension du marché locatif bordelais : le prix des studios a ainsi augmenté d’environ 10 % par rapport à l’année précédente. Pas de location étudiante sans des bailleurs rassurés sur la solvabilité de leurs locataires. Sans surprise, l’enquête nous montre que dans 93 % des cas un membre de la famille assure le rôle de garant. Seuls 2 % des étudiants ont recours à la garantie Visale proposée par Action Logement tandis que 1 % se tournent vers des amis et que 1 % ne disposent d’aucun garant.